Depuis quelques années, avec le vieillissement de la population et le coût des médicaments qui explose, il est devenu de plus en plus difficile de prévoir justement les dépenses des régimes collectifs. Nous voyons souvent les primes augmenter significativement, par exemple, à la suite d’un diagnostic nécessitant des médicaments coûteux. Le manque de responsabilisation individuelle devant les répercussions d’une surutilisation des services sur l’ensemble des participants à un régime demeure d’ailleurs un enjeu important pour les entreprises. S’ensuit des augmentations importantes des primes, alors que les assureurs tentent de minimiser les pertes et d’anticiper des profits.
Pour contrôler les dépenses, les entreprises adoptent des stratégies réactives, comme couper dans les avantages offerts à leur personnel pour réduire les réclamations, alors que d’autres options leur sont accessibles. Finalement, le réflexe de magasiner un nouvel assureur est un processus laborieux en plus de présenter ses limites, et une stratégie qui ne réussit pas à plus long terme.
Si les modèles traditionnels assurés constituent encore des choix appropriés pour plusieurs entreprises, les régimes autogérés peuvent représenter une solution adaptée aux nouvelles réalités, surtout pour les grandes entreprises qui peuvent répartir le risque sur un plus grand nombre d’employé·e·s.
Avec l’autogestion, aussi appelée autoassurance, l’entreprise contrôle davantage les garanties à expérience, qui représentent souvent près de 80 % des coûts de son régime collectif. Bien répandue en Europe et aux États-Unis, l’autogestion permet la pleine maîtrise de la gestion de ces coûts tout en offrant les mêmes garanties que l’assurance collective traditionnelle.
Si plusieurs entreprises craignent toujours ce modèle ici, choisissant systématiquement les modèles plus traditionnels, c’est faute d’avoir été exposées à la part réelle du risque, perçu à tort comme trop élevé. Pour les entreprises qui font le saut et qui se structurent avec l’appui d’expert·e·s en la matière, les avantages financiers l’emportent sur le risque.
Nous sommes d’avis que plus de flexibilité et d’autonomie, couplées à une gestion active du régime collectif produisent les meilleurs rendements. En ce sens, bien que ce ne soit pas un modèle pour toutes les entreprises, l’autogestion s’avère une solution transparente et souvent plus économique.